Résumé :
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Irréductible à une définition simple, la poésie incite à réunir autour d'elle une constellation de mots qui l'éclairent par facettes. En poète, Jean-Michel Maulpoix convoque donc des verbes qui disent les gestes d'un travail (couper, lier), d'autres qui désignent des mouvements du corps et de la pensée (se retourner, s'en aller) ; des substantifs qui marquent l'étendue d'un champ d'expérience (chair, terre, mémoire, désir), d'un espace préféré (paysage, jardin), ou d'objet (fenêtre, fontaine), ou d'états (fureur, mélancolie) et de formes (alexandrin, ode, fragment)' Une place est même réservée aux pronoms (je et tu). C'est ainsi l'expérience humaine qui défile sous nos yeux et déborde du cadre de la page. Peut-être est-ce cela même qu'il faut retenir de cet abécédaire sensible : la poésie est moins faite pour aboutir à un beau livre que pour nous rendre à la vie même.
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